Son histoire

Son histoire

Le hameau sur le mont

Meneham du breton « Menez ham », signifie « le hameau sur le mont ». Implanté sur la commune de Kerlouan, le site de Meneham se situe au cœur du Pays Pagan qui s’étire de Goulven jusqu’à Plouguerneau. Faussement traduit par « païen », le mot « pagan » signifie « paysan ». Riche de 300 ans d’Histoire, le site de Meneham regorge d’histoire(s) grandeur nature ! Son acte de naissance remonte aux années 1756, lorsque le corps de garde est édifié au milieu des rochers. Quant au village, il est créé au XIXe siècle et abritait des douaniers puis des habitants vivant à la fois de la terre et de la mer.

Les origines : le corps de garde 

L’incertitude demeure quant à la date de sa construction. En effet, longtemps attribué à Vauban (1633-1707), plusieurs éléments laissent à penser qu’il aurait été édifié vers 1756, soit une cinquantaine d’années après la mort de ce dernier. Le duc d’Aiguillon, alors commandant en chef de la Province de Bretagne de 1753 à 1768 a en effet ordonné la construction d’un grand nombre de corps de garde sur le littoral breton. Celui de Meneham en fait probablement partie.

Stratégiquement implanté à 21 mètres au-dessus du niveau de la mer, la vue qu’il offre s’étend du phare de Pontusval en Plounéour-Brignogan-Plages jusqu’à celui de l’Ile Vierge en Plouguerneau, le phare en pierre le plus haut d’Europe.

Les premiers habitants de Meneham 

Sa construction achevée, le corps de garde est occupé par la milice, recrutée localement par la paroisse qui se doit également d’entretenir le site. 

Les premiers habitants de Meneham étaient les douaniers.

Dès 1792, ces derniers sont alors remplacés par des douaniers. Tout d’abord logés au Théven, un quartier voisin de Meneham, ils s’installent dès 1840 avec leurs familles dans la caserne du village. Ils y resteront jusqu’en 1860 avant de laisser leur place aux paysans, pêcheurs, goémoniers. 

© Jean-Pierre Arcile, 2021

Un village de paysans-pêcheurs-goémoniers 

C’est en 1840 qu’apparaissent les premières maisons de rapport. Elles sont louées à des familles de paysans qui les agrandissent au fur et à mesure des naissances. À son apogée, le village compte jusqu’à 80 âmes et les 14 maisons abritent parfois 2 ou 3 générations. Au départ, paysans cultivateurs, les habitants de Meneham se tournent aussi rapidement vers la mer et ses richesses : la pêche côtière et la récolte du goémon. Ce dernier est utilisé comme engrais ou brûlé dans des fours appelés : « Fours à goémon » (un exemplaire est encore visible aujourd’hui sur la dune, près du port de Meneham). 

De cette algue brûlée, ils en retirent principalement de l’iode (découverte en 1811, qui sert notamment à fabriquer la teinture d’iode, puissant antiseptique), puis plus tard de l’algin (ou alginate de sodium, une substance épaississante découverte en 1860, que l’on retrouve dans certains produits alimentaires ou cosmétiques). 

La vie à Meneham 

« Les hommes comme les femmes étaient de rudes travailleurs ». 

D’après le livre de Marie Guillerm, Meneham, berceau de mon enfance

Entre terre et mer le travail est rude et physique. Le quotidien des habitants n’était, en effet, pas simple. Les conditions hivernales sont difficiles à surmonter et la situation géographique du village, son éloignement des villes et lieux d’échanges, compliquent leur modeste existence.

Ici, on ne compte pas son temps. Les tâches sont nombreuses et diverses.  Dès le plus jeune âge, toute la famille participe aux travaux. La vie au village est basée sur l’entraide.

Pêche, récolte du goémon, séchage et brûlage de celui-ci, travail de la terre et obligations domestiques, ramassage du bois pour se chauffer et cuisiner (Production de pain et de charcuterie), mais aussi lavage du linge au lavoir, soin des animaux et surveillance des vaches dans les parcelles environnantes… 

Toutefois, les fameuses fêtes Pagan animent régulièrement les lieux et adoucissent un peu ce quotidien difficile. Ces jours-là, les rires des enfants et le bruit des pas de danse résonnent dans tout le village. 

Le déclin du village

Village vidé par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, les habitants reviennent peu à peu à Meneham. Mais, le classement du site en 1975 et l’aspiration de certains habitants à des conditions de vie plus modernes, expliquent en grande partie la fin progressive du village. Peu à peu, Meneham se dépeuple et les bâtiments tombent en ruine. Le bistrot du village ferme en 1977 et marque la fin d’une époque. Le dernier habitant quitte le village en 2001.

Meneham est classé monument historique en 1975.

La renaissance d’un site

En 1989, la commune de Kerlouan acquiert le hameau tandis que le département du Finistère achète les terres alentours pour les protéger aux titres des espaces naturels sensibles.

L’objectif était de restaurer le village à l’identique en respectant l’architecture existante et les matériaux d’origine.

Le projet est réellement lancé en 2002 et la restauration commence en novembre 2004 pour s’achever en juin 2009. Géré par la communauté de communes Lesneven-Côte des Légendes, animé par de nombreuses associations et tous les professionnels qui le font vivre, le site est devenu un incontournable du territoire qui attire aujourd’hui des milliers de visiteurs tout au long de l’année.

L’Histoire, une invitation à la visite !

Militaires, douaniers, paysans, pêcheurs, goémoniers… Jusqu’aux années 1950, de nombreux habitants se sont succédés dans les chaumières du village de Meneham. Aujourd’hui restauré, ce petit hameau plein de charme, blotti entre les rochers de la Côte des Légendes, à deux pas de la mer, abrite des ateliers d’artisanat d’art, un gîte d’étape, une auberge et des espaces muséographiques retraçant son Histoire. Meneham vous offre une visite riche et authentique de 1756 à nos jours !