Producteurs locaux à Meneham – Catégorie Sucrée

Cette année, nous voulons valoriser les producteurs de la boutique de Meneham.
Deuxième série sur trois, découverte de la catégorie sucrée : des gâteaux bretons et kouing amann, du miel, du chocolat et des confitures.


Pour cette deuxième mise en avant, nous sommes partis à la rencontre des entreprises suivantes : Kouing Amann Berrou à Goulven, Miellerie de la Côte des Légendes à Plouescat, Grain de Sail à Morlaix et le chantier d’insertion de l’AGDE à Plabennec. Une façon de découvrir les coulisses des produits locaux que nous vendons ici !

Kouing Amann Berrou

Direction Goulven pour visiter l’atelier de production des kouing amann, gâteaux bretons, les Ty Crousti ou autres lichouseries locales ! Fabriquant de spécialités bretonnes depuis 1975, on y perpétue le savoir faire breton de génération en génération depuis bientôt un demi-siècle. Nous avons pu y observer une partie de la fabrication des Ty Crousti, ces petites gourmandises de pâte à kouing amann façon « palmiers ». C’était très intéressant de voir les coulisses de cette pâtisserie artisanale locale, qui travaille avec beaucoup d’acteurs du territoire pour distribuer leurs délicieux produits.

© Tourisme Côte des Légendes
© Tourisme Côte des Légendes

Dans la boutique de Meneham, vous retrouverez ces produits :

  • Les gâteaux bretons Framboise et Pruneaux par 2
  • Les Ty Crousti

Miellerie de la Côte des Légendes

On part maintenant sur la Côte des Sables pour découvrir la Miellerie de la Côte des Légendes ! Petit tour à la boutique pour ensuite s’approcher des ruches qu’ils ont en bord de mer, non loin de la plage des Amiets.

La miellerie compte environ 500 ruches, réparties des dunes de Keremma jusqu’aux monts d’Arrée, proposant ainsi une large gamme de miels : miel de sarrasin, miel de ronce ou encore du bord de mer aux accents iodés… Ici l’apiculteur est aussi éleveur d’abeilles, il pourra alors assurer la cohésion et l’organisation au sein du nid, et élever de bonnes abeilles.

D’autres produits tout aussi gourmands sont disponibles à la vente : pains d’épices, gâteaux et bonbons, mais aussi du chouchen fait par eux-mêmes ou des collaborations avec des brasseries locales.

© Tourisme Côte des Légendes

Retrouverez les produits suivants dans notre boutique :

  • Le miel de fleurs
© Tourisme Côte des Légendes

Grain de Sail

Grain de Sail est fondée en 2012, de la volonté de créer des produits de qualité tout en respectant l’environnement. Les fondateurs, deux frères jumeaux vont financer un voilier cargo pour transporter les matières premières à travers l’Atlantique de manière durable. Ils commencent par se lancer dans la torréfaction de café en 2013, et ouvrent ensuite la chocolaterie en 2016. Leur premier voilier cargo : Grain de Sail I est construit en 2018 et effectue sa première traversée transatlantique en 2020.

« Les chocolats sont soigneusement élaborés et produits à Morlaix. En particulier, la technique de conchage appliquée aux cacaos permet d’atteindre une qualité de chocolat optimum et de proposer des recettes simples et savoureuses. » Leur gamme s’étend à 18 références de tablettes de chocolat noir et lait, confectionnés grâce à des outils industriels de pointe et aux compétences de nos équipes ainsi qu’à celles des travailleurs en situation de handicap issus d’associations d’aide à l’emploi.

© Grain de Sail
© Tourisme Côte des Légendes
© Tourisme Côte des Légendes

En boutique, nous vendons trois tablettes de chocolat :

  • Chocolat noir, caramel et fleur de sel
  • Chocolat noir, raisins et sarrasin torréfié
  • Chocolat au lait et fleur de sel

L‘AGDE

Enfin, nous avons pu visiter le chantier d’insertion de l’AGDE à Plabennec. Le chantier d’insertion agroalimentaire a démarré en 2003, sous forme d’atelier-école avec le lycée Agrotech de Lesneven avec 8 salariés (majoritairement des femmes) en contrat aidé. Le premier produit créé est la « Paniflette » : un gratin de pommes de terre avec lardons, crème et fromage, conditionné dans une barquette. Il sera distribué aux Restos du cœur.

Le chantier accueille aujourd’hui 16 salariés, répartis en 2 équipe. Ils travaillent sur la production de bocaux avec des produits locaux, et les commercialisent via des commerces locaux ou lors de marchés. Ils proposent également des paniers garnis ou des prestations de buffet.

Les salariés sont accompagnés sur leur projet d’insertion professionnelle et les missions qu’ils occupent varient en fonction de ce projet, pour adapter au mieux leurs compétences et ainsi améliorer leur insertion.

© Tourisme Côte des Légendes

À la boutique de Meneham, vous trouverez une large gamme de confitures réalisées à partir de produits locaux :

  • Fraise
  • Rhubarbe vanille
  • Orange
  • Gelée de cidre et cannelle
  • Compote pommes façon Tatin
  • Caramel au beurre salé

Nous remercions toutes ces entreprises et associations de nous avoir ouvert leur porte, et d’avoir ainsi pi découvrir les coulisses de la fabrication des produits que nous vendons à la boutique de Meneham. Une chance pour mieux pour les valoriser !

[APPEL À PROJET] Marché du terroir été 2025

Avis aux producteurs locaux

Le marché du terroir est de retour à Meneham cet été ! 

Un rendez-vous estival hebdomadaire, avec des producteurs locaux et des animations festives pour célébrer les saveurs du Finistère nord.

Tourisme Côte des Légendes lance un appel aux producteurs pour participer à cette édition 2025 !

Objectifs du marché

  • Favoriser les circuits courts : permettre aux producteurs locaux (fruits et légumes, viandes, poissons et crustacés, boissons, produits laitiers, pain, miel, gourmandises, etc.) de proposer leurs produits directement aux consommateurs.

  • Dynamiser l’économie locale : offrir une vitrine aux producteurs sur un site historique du territoire.

  • Créer un moment convivial et festif : favoriser les rencontres dans une atmosphère chaleureuse propice à la consommation sur place (apéro, musique).

Infos pratiques

• Emplacement des producteurs : devant la caserne (ateliers d’artisans)

• Tarifs de participation : 2,30€ / mètre linéaire 

Réduction pour les producteurs partenaires de Tourisme Côte des Légendes : 1,30€ / mètre linéaire 

• Matériel : chaque producteur devra venir avec son propre matériel (tables, chaises, etc.). A noter que les camions type food-trucks ne sont pas autorisés.

• Électricité : branchement possible sur un local technique situé face à la caserne (tarif : 1,80€). Merci d’indiquer la puissance nécessaire dans la fiche de pré-inscription ci-dessous.

• Installation : à partir de 15h

• Accès : dépôt du matériel et des produits par le chemin d’accès au gîte (côté est).

• Stationnement : dépôt des véhicules sur le terrain au pied du rocher du Corps de garde.

• Une animation musicale et un espace de dégustation seront prévus chaque jeudi autour du marché.

Pour plus d’informations :

ingrid.cotedeslegendes@gmail.com

02 29 61 13 60

Ty Journal de mars 2025 – Meneham, village coopératif

Meneham a connu son apogée avec 80 habitants vivant en quasi-autosuffisance. La vie communautaire y était très forte, basée sur l’entraide et le partage. Les habitants tiraient parti des ressources maritimes et terrestres pour subvenir à leurs besoins, limitant ainsi leur dépendance à l’extérieur. Elles n’avaient alors peu recours à l’offre extérieure, ou juste pour des produits comme le sucre, le café, le vin, l’huile et les vêtements.

Nos lectures nous ont inspiré cet article pour partager avec vous comment ces modes de vie se traduisaient en pratique. Vous découvrirez que ces approches contrastent fortement avec les tendances actuelles, et les leçons à en tirer sont nombreuses.

Tout d’abord, pour mettre des noms sur les habitants, voici tous les noms des familles de Meneham : Habasque, Guillerm, Belleg, Boëdoc, Salou, Gourhant, Héllégoët, Rognan, Cochard, Didou, Gac, Ronvel, Uguen, Toupin, Buzaré, Castel, Dourmap, Le Borgne, Gervez, Hamon.

La mer et ses richesses

On dit des habitants d’ici, qu’ils étaient des “goémoniers cultivateurs”. La récolte du goémon se faisait lors des grandes marées où ils se réunissaient entre 3-4 familles. Ensuite venait l’étape du séchage, du retournement, et de la mise en petits, grands tas et meules où plusieurs couches d’algues étaient ainsi bien tassées. 

Diverses formes de goémon aux usages variés étaient alors récoltés, il servira d’engrais ou brûlé dans les fours spécialement construits pour. Une fois brûlé, il se refroidit pour former des “pains de soude”, prisés pour leur teneur en iode et vendus à des usines spécialisées.

La vente du goémon était une source de revenus très importante pour les habitants du village.

© Tourisme Côte des Légendes

Une autre source de richesse maritime valorisée était la pêche aux crustacés : crabes, homards et langoustes. Cette pêche était réalisée à l’aide de casiers d’osier fabriqués par les habitants. Ils les relevaient tous les jours, allant jusqu’à 100 casiers par équipage. Les crustacés étaient ensuite réunis par catégorie dans des nasses dans la réserve du port, toujours dans l’eau et vivants jusqu’à ce qu’ils soient livrés. Ils étaient ensuite apportés en fin de semaine, dans des hottes que les hommes portaient sur leur dos jusqu’au port de l’Aber Wrac’h et de Brignogan. Ces derniers se retrouvaient en bandes de familles ou amis pour le trajet, heureux d’arroser la rude semaine. Finalement, ce n’est qu’en 1945 que le mareyeur venait directement à Meneham pour acheter les produits.

© Claude Le Gall

La terre et ses richesses

© Valery Joncheray

L’environnement autour du village était composé de petits champs, des talus entourant ces derniers. Les habitants possédaient également des parcelles à 3-4km du village. Le labourage se faisait avec un cheval et un araire, et le travail de la terre était une affaire collective, impliquant même les jeunes dès 14 ans et les femmes. 

© Tourisme Côte des Légendes

Les produits récoltés : des céréales, de l’ail, des échalotes, des betteraves, des pommes de terre, des carottes, etc. La plupart étaient revendus et une partie pour leur consommation personnelle ou bien celle des animaux. La terre sablonneuse ou lourde, amendée par du goémon ou du fumier s’avérait très bonne. Il n’y avait pas besoin d’acheter graines et semences, les meilleurs plants refaisaient leurs graines comme il se doit pour repartir de plus belle. 

La culture des endives a particulièrement redoré l’économie locale. Initiée par Alain Jaouen dont on lui avait prêté un bout de champ du village, cette nouvelle culture a séduit les habitants, qui se sont regroupés avec lui en coopérative. Ceci a permis une récolte suffisamment importante d’endives pour faire connaître le produit et l’expédier. La récolte d’endives était non seulement financièrement bénéfique mais aussi une occasion de travail collectif et festif.

© Tourisme Côte des Légendes

Habitants de Meneham, paysans, pêcheurs, goémoniers, rudes mais heureux travailleurs, en résumé. Hommes comme femmes et enfants, aidaient au travail de la mer et de la terre, par tout temps et saison. On voit bien que dans le récit de ces derniers, que même si le travail était rude, ils le faisaient avec plaisir, en famille, dans l’entraide et non forcés. Ils savaient que ce travail portait ses fruits, pour eux mais aussi pour les autres, et en recevaient les fruits pécuniaires en retour. 

Ce mode de vie basé sur l’entraide et la coopération est un exemple inspirant, surtout dans notre société actuelle souvent individualiste.

© Valery Joncheray

Aujourd’hui, de plus en plus de personnes aspirent à une vie simple et autosuffisante, que ce soit par le biais d’habitats partagés ou de petites coopératives agricoles. En portant haut des valeurs comme la résilience, l’adaptabilité, la coopération ou encore la durabilité environnementale, la vie des anciens habitants du village revêt un aspect très contemporain. Meneham pourrait ainsi servir de modèle pour valoriser les richesses de nos terres et mers.

Sources :

Le livre de Marie Guillerm / Kerbrat, « Meneham, berceau de mon enfance. De 1846 à 1996 ». Disponible en boutique à la Maison de territoire du site de Meneham

Producteurs locaux à Meneham – Catégorie Salée

Cette année, nous voulons valoriser les producteurs de la boutique de Meneham.
Première série sur trois, découverte de la catégorie salée : des algues, du poisson, des légumes en préparations variées et gouteuses.


Pour cette première mise en avant, nous sommes partis à la rencontre des entreprises suivantes : Algoplus et Bord à Bord à Roscoff, France Haliotis à Plouguerneau et le chantier d’insertion de l’AGDE à Plabennec. Une façon de découvrir les coulisses des produits locaux que nous vendons ici !

Bord à Bord

Direction Roscoff pour visiter l’atelier de préparation des algues de Bord à Bord ! C’est ici qu’ils vont laver les algues reçues à l’eau de mer, et les saler pour la conservation et la production des différents produits ensuite, dans leur atelier à Taulé. Nous avons pu y observer le salage de la Laitue de mer Bretonne.

Bord à Bord est né de la volonté d’Henri Courtois, il y a maintenant 25 ans pour faire aimer manger les algues. L’équipe se compose d’une vingtaine de personnes depuis mes associés jusqu’aux pêcheurs en passant par ceux qui font toute la transformation et le service commercial. L’environnement de Roscoff offre un cadre très propice à la ressource algues en Finistère. À travers ces produits, Bord à bord oeuvre pour valoriser l’algue et la décliner sous des produits attrayants et réfléchis.

« Tout ce qu’on met dans Bord à bord, c’est le meilleur de l’algue, tout comme au quotidien on essaie toujours de donner le meilleur de nous-même. » Henri Courtois

Dans la boutique de Meneham, vous retrouverez ces produits :

  • Les spaghettis de mer
  • Les haricots de mer
  • Le sel aux algues
  • Le confit d’algues Kombu royal « Tsukudani »

Algoplus

Direction le centre-ville de Roscoff pour découvrir la boutique de Algoplus ! Puis, nous sommes allés à leur autre boutique du port, plus grande avec un espace dégustation et où il est possible de visiter les ateliers.

Algoplus est née de l’amitié et de la passion pour les algues de Monique et Michel, en 1993. D’abord récoltants, ils décident de transformer les algues, mais aussi les poissons de la criée ou encore des légumes en tartares, rillettes, soupes ou encore condiments et pâtées… Ils proposent une gamme assez variée et sont ravis de faire déguster leurs produits lors des visites à la boutique ou à la conserverie.

Retrouverez les produits suivants dans notre boutique :

  • Les toasts aux algues et au sel de Guérande
  • La moutarde forte aux algues
  • Les rillettes de noix de saint-jacques, aux algues
  • Les rillettes d’artichaut

France Haliotis

Prenons maintenant la direction de Plouguerneau pour découvrir l’entreprise France Haliotis. Celle-ci élève et commercialise des ormeaux européens en pleine mer et les nourrit exclusivement aux algues récoltées localement à la main. Depuis 2018, France Haliotis cultive aussi des algues locales en bassins spécialement aménagés. Elles bénéficient ainsi de la fraîcheur du climat, d’un ensoleillement naturel adapté et d’une eau de mer propre et filtrée.

Ils cultivent également en mer, l’algue Kombu Royal qui pousse sur de longues cordes immergées et sur les cages créant un habitat propice à la biodiversité.

En boutique, nous vendons les sachets d’algues séchées :

  • Laitue de mer
  • Kombu royal
  • Ao Nori
  • Kit tartare avec un mélange de 3 algues

L‘AGDE

Enfin, nous avons pu visiter le chantier d’insertion de l’AGDE à Plabennec. Le chantier d’insertion agroalimentaire a démarré en 2003, sous forme d’atelier-école avec le lycée Agrotech de Lesneven avec 8 salariés (majoritairement des femmes) en contrat aidé. Le premier produit créé est la « Paniflette » : un gratin de pommes de terre avec lardons, crème et fromage, conditionné dans une barquette. Il sera distribué aux Restos du cœur.

Le chantier accueille aujourd’hui 16 salariés, répartis en 2 équipe. Ils travaillent sur la production de bocaux avec des produits locaux, et les commercialisent via des commerces locaux ou lors de marchés. Ils proposent également des paniers garnis ou des prestations de buffet.

Les salariés sont accompagnés sur leur projet d’insertion professionnelle et les missions qu’ils occupent varient en fonction de ce projet, pour adapter au mieux leurs compétences et ainsi améliorer leur insertion.

À la boutique de Meneham, vous trouverez une large gamme des produits préparés par les salariés du chantier :

  • Les différents tartares d’algues, en collaboration avec Blaz ar mor
  • Le sauté de porc au cidre breton
  • Le Délice de potimarron
  • Les rillettes de saumon, sardines, thon et maquereaux

Nous remercions toutes ces entreprises et associations de nous avoir ouvert leur porte, et d’avoir ainsi pi découvrir les coulisses de la fabrication des produits que nous vendons à la boutique de Meneham. Une chance pour mieux pour les valoriser !

Toutes les photos sont de © Tourisme Côte des Légendes.

Ty Journal de septembre 2024 – Le patrimoine de Meneham

En septembre, mois des Journées européennes du patrimoine,

il semblait évident de vous décrire un peu plus le patrimoine du site de Meneham.

Le patrimoine architectural du village

« L’authentique village de Ménez Ham, est installé sur une pointe rocheuse, au pied d’un énorme chaos granitique qui le protège de la mer et des vents d’Ouest.”

Au-delà de son emplacement unique, dans un cadre idyllique ou chaotique, le patrimoine architectural du village l’est également, unique et typiquement local.

Nous allons voir les spécificités de chaque bâtiment et leur évolution.

© Valery Joncheray

La maison du corps de garde

© Thibaut Poriel

Cette maison est semble-t-il la première construction du hameau. C’était en effet un poste de guet construit fin du 17e siècle, qui appartenait au système de défense côtière de Vauban

Édifiée entre deux énormes rochers, constituée d’une seule pièce et éclairée par deux petites fenêtres de taille inégale et son toit en granit, en font une modeste et sommaire maison.

On y trouve également des postes d’observation et de mitrailleuse.

© Valery Joncheray

La « Maison Boédoc »

Cette maison juste en dessous du rocher du corps de garde, a été édifiée à la fin du XIXè siècle. Elle est donc la plus récente du village. 

C’est aujourd’hui là où se trouve l’accueil du site avec une boutique de produits locaux, de la documentation touristique et une salle d’exposition.

Nous l’appelons la Maison de territoire.

© Tourisme Côte des Légendes

La caserne

En dessous, se trouve un long édifice qui comprenait 6 logements occupés tout d’abord par l’armée, puis par les douaniers de 1817 à 1835. Par la suite les logements furent loués aux habitants connus du village : les paysans-pêcheurs-goémoniers jusqu’en 1978. 

© Valery Joncheray

La façade de l’édifice fait 40m de long ! Des petites constructions s’y ajoutent, servant de remises ou l’une de four à pain.

C’est dans ce bâtiment que se trouve maintenant, les ateliers d’artisans ainsi que la première pièce au bout qui informe de tout l’historique chronologique du site.

Les maisons à avancées 

Encore en dessous, on peut distinguer les maisons à avancées. Ces maisons ont une  architecture particulière, de par leur avancée – sorte de décrochement en forme de rectangle en façade. 

Bien que exiguës, l’avancée rendait l’espace intérieur plus vaste, celle-ci était alors prévue pour y loger la table. 

© Tourisme Côte des Légendes

Une des maisons était recouverte d’un toit de chaume et l’autre en ardoise. On y trouve devant le premier four à pain du village 

Aussi, les familles qui y vivaient étaient un peu plus aisées car elles exploitaient les terres du fond du village moins sableuses, plus riches et donc au rendement plus élevé. 

© Emmanuel Berthier

Ces maisons ont été transformées en gîte d’étape en juillet 2007 : le Gîte de Meneham.

La « Maison Salou »

© Tourisme Côte des Légendes

De l’autre côté du chemin traversant le village, nous apercevons la maison “Salou”. Datant de 1833, elle a su garder son caractère original. Il s’agit de la dernière maison à avoir été habitée.

Elle possède un puits, le seul du village en forme de demi-cloche typique du Pays Pagan. La maison est flanquée de deux remises et d’un lochenn qui est un abri sommaire souvent fabriqué à partir d’une vieille coque de bateau que l’on retournait et mettait sur cale et sur laquelle on jetait les vieux filets. Cet abri était idéal pour faire sécher les casiers et le matériel de pêche.

© Tourisme Côte des Légendes

Voici une petite description d’un plan de maison, par Marie Guillerm / Kerbrat : « Le mur nord, généralement aveugle, était réservé aux lits clos et aux armoires. Les cheminées étaient toujours, en pignon, d’un côté ou de l’autre de la maison. Les portes regardaient vers le sud, côté terre. Elles étaient flanquées d’une fenêtre et parfois d’une autre petite ouverture de la taille d’une grande vitre. »

Aujourd’hui, ce sont trois maisons qui composent un espace muséographique.

La fameuse « chaumière » 

Enfin, au-dessus des maisons Salou, se trouve la fameuse chaumière du village qui était une habitation comprenant deux logements, prolongés par des étables et des soues à cochon. Le logement en meilleur état a abrité le bistrot, puis nommé l’auberge qui a fonctionné de 1936 à 1973.

Aujourd’hui, le “Bistrot des Légendes” a repris le service pour proposer une offre de restauration aux visiteurs.

© Tourisme Côte des Légendes

L’évolution des bâtisses de Meneham après 1975

À son apogée, le village dénombrait 14 maisons occupées par 80 personnes puis dans les années 1950, une cinquantaine de personnes vivait encore là. Les habitants n’étaient cependant que locataires. Vers 1900, la propriétaire est une certaine Madame Bert demeurant à Nantes, elle décide de vendre le village en 1936 en donnant la priorité aux habitants. Par un malheureux concours de circonstance, le hameau change de propriétaire en 1955.

Et en 1975, le site de Meneham est classé aux “Monuments historiques”. L’auberge ferme deux ans plus tard, et les habitants désertent petit à petit le site ne pouvant plus entretenir les bâtiments comme stipulé.

Les bâtiments, ainsi délaissés, tombent peu à peu en ruine et le dernier habitant quitte le village en 2001. 

Il est alors racheté en partie par la commune de Kerlouan et le Conseil Général du Finistère (les dunes). L’objectif principal est alors de restaurer le village à l’identique en respectant l’architecture existante et les matériaux d’origine. Le projet est réellement lancé en 2002 et la restauration commence en novembre 2004 pour s’achever en juin 2009.

  1. © Tourisme Côte des Légendes
  2. © Inventaire général, ADAGP
  3. © Valery Joncheray

Maintenant géré par la Communauté de Communes Lesneven-Côte des Légendes, Meneham est animé par de nombreuses associations et tous les professionnels qui le font vivre : Tourisme Côte des Légendes pour l’ouverture et l’accueil du site, les artisans, Françoise Lyvinec du Gîte de Meneham et le Bistrot des Légendes.

Sources :

Portraits d’artisans de Meneham

Retrouvez une série de témoignages tous les 3 mois avec un témoignage par mois !

Bienvenue dans la deuxième série de l’année consacrée aux artisans de Meneham répartis sur trois ateliers.

© Valéry Joncheray

Dans cette série consacrée aux artisans qui louent un atelier à Meneham, nous avons voulu en savoir plus sur leur travail et ce qu’ils.elles aiment dans la création, s’ils.elles pouvaient nous décrire leur journée type et surtout quel était leur rapport et appréciation du lieu. Le tout sous forme d’interview ponctuée de photographies.

Témoignage n°4 : Catherine Lelaizant de l’atelier 3

Nous continuons notre tour des ateliers de Meneham avec la présentation d’Azénor Lépine :

Catherine Lelaizant-Nouvelle

« Après 25 ans à travailler comme opticienne en Savoie et en Suisse, j’ai décidé de prendre un nouveau tournant dans ma vie pour poursuivre ma passion des travaux manuels ».

C’est après avoir donné des cours de couture dans des Maisons de la Jeunesse, qu’elle va faire la rencontre de Maxime Lebel (aussi artisan à Meneham) et son frère et que le déclic va se faire : Oser exposer ses créations au public. Et c’est aussi là qu’elle tombe amoureuse du site !

Son travail se reflète dans l’utilisation de matières existantes comme de vieux draps ou chutes de tissus, en les retravaillant pour créer de nouveaux objets utiles ou de décoration.

Elle y ajoute des éléments comme des fils colorés, des rubans de tissus à motifs et surtout des cyanotypes imprimés sur ces supports (tissus ou papier).

Le cyanotype est un procédé photographique monochrome négatif ancien, duquel on obtient un tirage photographique de couleur cyan-bleu.

Vous retrouverez dans son atelier un panel d’objets utiles ou de déco comme les trousses, les sacs de plage, les cartes, les tableaux en tissus, ainsi une gamme de petits objets comme les porte-clés, pochettes pour téléphone en cuir ou simili cuir.

Elle apprécie le cadre de Meneham, son ambiance et le fait de côtoyer d’autres artisans.

Retrouvez Catherine alias Les aiguilles créatives sur Instagram !

Merci de nous avoir partagé sa passion des travaux manuels et son plaisir d’être présente à Meneham ! ♥

Portraits d’artisans de Meneham

Retrouvez une série de témoignages tous les 3 mois avec un témoignage par mois !

Bienvenue dans la deuxième série de l’année consacrée aux artisans de Meneham répartis sur trois ateliers.

© Valéry Joncheray

Dans cette série consacrée aux artisans qui louent un atelier à Meneham, nous avons voulu en savoir plus sur leur travail et ce qu’ils.elles aiment dans la création, s’ils.elles pouvaient nous décrire leur journée type et surtout quel était leur rapport et appréciation du lieu. Le tout sous forme d’interview ponctuée de photographies.

Témoignage n°4 : Azénor Lépine de l’atelier 3

Nous continuons notre tour des ateliers de Meneham avec la présentation d’Azénor Lépine :

Azénor Lépine

« Enfant, je détestais la peinture ; crayons de couleurs et feutres m’étaient plus agréables. Je recopiais avec assiduité «les parisiennes» de Kiraz et m’inventais déjà un univers féminin.

Depuis, la peinture, j’ai appris à l’aimer.

Lors du premier confinement en 2020, Pendant ce temps suspendu et angoissant, j’ai eu le besoin de m’évader, de prendre mes pinceaux et de créer un lieu refuge et apaisant.

En 2021, une évidence s’impose à moi : me lancer en tant qu’artiste peintre et exposer mes peintures/dessins.

Les ateliers de Meneham m’ont permis de montrer/vendre pour la première fois mon art et de prendre confiance en moi. 

Dans mon espace, j’expose deux styles de travaux. Le premier, inspiré par Meneham, les contes, les légendes et la culture bretonne. 

Le second plus personnel, où les êtres sont centrés sur eux-mêmes ; rêveurs, contemplatifs, mélancoliques, entourés par une faune et une flore imaginaires. »

Retrouvez Azénor alias Sel.bleu sur Instagram !

Merci de nous avoir partagé ce texte et son plaisir d’être présente à Meneham ! ♥

Ty Journal de juillet 2024 – La grimpe à Meneham

En juillet, mois des JO oblige, nous faisons un focus sur la pratique de l’escalade ici, à notre époque, avec un petit flashback sur le passé. En effet, sur la Côte des Légendes et à Meneham, les rochers granitiques sont présents en forte concentration – ce qui offre un terrain de jeu grandeur nature pour les grimpeurs de blocs, initiés comme amateurs !

Jeu naturel des enfants de l’époque

© Archives de Kerlouan

Les enfants du village ou des alentours adoraient venir jouer entre et sur les rochers, et ce pieds nus et sans matelas. Marie Guillerm (auteure du livre “Meneham, berceau de mon enfance”) nous mentionne quelques anecdotes à ce sujet d’ailleurs.

Encore aujourd’hui, ce jeu naturel et si amusant, sans visée sportive est bien-sûr très plébiscité par les enfants et ados (et même les adultes) du coin et de passage.

La démocratisation de la pratique sportive

L’escalade de bloc n’est pas forcément la forme la plus connue pour pratiquer ce sport. C’est dans la seconde moitié des années 90, que cette pratique a réellement explosé avec notamment l’affirmation définitive du bloc en tant que discipline de compétition à part entière. 

Peu de temps après est apparu le «crash pad» et les sites ont commencé à fleurir un peu partout dans le monde. Le crash pad est un matelas que l’on dispose au pied du bloc, qui amortira le choc en cas de chute. Car en escalade de blocs, on n’utilise pas de baudrier ni de corde.

© Tourisme Côte des Légendes

Le bloc à Kerlouan

© Tourisme Côte des Légendes

Ici, en Côte des Légendes, la pratique est devenue renommée grâce à Emgan Querellou et Bernard Héry, pionniers de l’escalade de blocs dans les années 2000, suivant ainsi la technique « tremen ku-ha-ka« des pêcheurs anciens. C’est dans ce labyrinthe minéral qu’ils ont imaginé plus de mille voies de grimpe sur les 4000 et quelques blocs du site. En parallèle, ils initient Yannick Tissier, célèbre grimpeur local (aujourd’hui moniteur à la Pointe de Pen-hir, en Presqu’ïle de Crozon) et son groupe d’escalade de plein air “Face Ouest”.

Charles Albert © Arthur Delicque

Puis c’est en 2012 que Youenn Letty, natif du coin, créa le festival Blokuhaka – duquel nous parlerons plus bas. Aujourd’hui, le site devient petit à petit bien connu du milieu, notamment grâce au grimpeur international “à pieds nus” Charles Albert, sponsor du festival depuis 2016.

Les initiations à la grimpe

Depuis 3 ans, durant l’été, vous pouvez vous initier à l’escalade de blocs avec Antoine Guignat, d’Attitude Grimpe ! Ce moniteur diplômé d’État d’escalade, originaire de Landéda, est passionné de Meneham et de cet immense dédale des “blokoù” enchevêtrés. 

Les initiations ont pour objectif de découvrir l’escalade et plus particulièrement le bloc. Elles durent une heure et demie et ont lieu quasiment tous les jours (horaires en fonction des marées !) avec la possibilité de faire des stages de 3 ou 4 jours.

Nous apportons une attention sur ces recommandations à respecter : Prévoir de l’eau, de la crème solaire, des baskets usées, des lunettes de soleil, des vêtements et chaussures couvrants (risque de frottement sur le caillou) !

 

© Tourisme Côte des Légendes

Il conçoit ces initiations sous forme de parcours allant des blocs les plus faciles aux plus difficiles, tout en privilégiant l’apprentissage en douceur, en sourires et en convivialité motivante. Toutes les initiations sont ouvertes aux enfants à partir de 7 ans, accompagnés d’un adulte jusqu’à 13 ans. 

Il également possible de suivre des séances spéciales pour les personnes pratiquant déjà l’escalade. Enfin, les personnes déjà initiées et souhaitant juste grimper par elles-mêmes peuvent se procurer le topo-guide des blocs (créé lors des éditions de Blokuhaka) du secteur de Meneham, et si elles n’ont pas de crashpad, il est possible d’en louer auprès de Youenn Letty, et ce toute l’année. Le crashpad est en effet vivement recommandé pour la pratique ici car la réception n’est pas forcément bonne, étant donné les irrégularités du terrain – des rochers.

La particularité de Meneham

Ici, la pratique se fait en cohérence avec la nature, avec ses flux et surtout avec les marées qui créent des accès aux blocs différents et limités dans le temps. Aussi, le sable va faire varier la hauteur des blocs !

On peut également s’adonner à prendre le temps pour observer les formes des rochers, en essayant de reconnaître ici un requin, là un chien, un ours, un lapin…

© Tourisme Côte des Légendes

Le temps fort de l’escalade ici : le festival Blokuhaka, dont la 8ème édition a eu lieu en 2024

Au milieu du chaos granitique, durant deux jours, des grimpeurs d’ici et d’ailleurs se rassemblent, s’entraident, et partagent leurs essais, leurs chutes et leurs efforts pour gravir ces blocs !

Blokuhaka c’est « une ode à la force du collectif, une invitation à la patience, à l’humilité et à la détermination où chaque être, guidé par les flux et reflux marins, trouve sa place dans le grand tableau de la nature et dans les paysages de la côte des légendes.” *Texte de Youenn Letty, organisateur du festival

© Tourisme Côte des Légendes
© Arthur Delicque

Plus concrètement, il s’agit d’un contest d’escalade où le premier jour se déroulent des qualifications pour participer aux finales du lendemain. Ainsi, les grimpeurs vont suivre le topo-guide reçu à leur arrivée pour essayer de gravir un maximum de blocs suivant les voies proposées. Le festival propose également des initiations à l’escalade, du yoga et de l’acroyoga !

© Tourisme Côte des Légendes
© Arthur Delicque

Nota bene : 

À titre de prévention, nous informons les visiteurs que l’escalade est interdite sur les rochers situés sur la dune car ils sont propriété du Conseil Général, et que celle-ci est protégée. En effet, elle est menacée par l’érosion et le surpiétinement, il est nécessaire de respecter les barrières et chemins balisés. C’est pourquoi, seuls les rochers de la plage sont praticables.

© Tourisme Côte des Légendes

Sources de cet article :

Ty Journal de juin 2024 – La musique à Meneham

En juin, nous fêtons la musique ! La musique et le chant en Bretagne c’est toute une philosophie de vie où chaque région/pays avait ses traditions vibrant par ces rythmes rassembleurs. À Meneham, les coutumes du Pays Pagan perpétuaient l’esprit de fête du village, et permettaient d’animer régulièrement les lieux en adoucissant un peu ce quotidien difficile.

Nous allons découvrir dans cet article comment les habitants de Meneham fêtaient la musique à l’époque et encore aujourd’hui grâce à l’association Avel deiz !

La tradition des dans round

« Pour cette danse, il n’y avait pas d’instruments de musique, il suffisait qu’une personne entame un chant classique de dans round, puis tous les danseurs reprenaient les refrains qui nous donnaient la cadence. »

En effet, la tradition des dans round rassemblait toutes les générations jusqu’au bout de la nuit où le chant breton menait la danse (dicté par le meneur). Les danseurs reprennent alors le chant après lui, selon un principe d’alternance aux structures variées.

À l’époque, elle était pratiquée lors des foires, pardons, fêtes calendaires et noces, et c’était même une façon de travailler, lors des travaux agricoles en piétinant la terre.

Extrait sonore d’un chant de dans round

Comme partout en Bretagne, ils organisaient aussi des « festoù noz » où cette fois, des instruments de musique accompagnés les danses tels que le biniou, la bombarde, etc. Et ils se retrouvaient également pour les bals populaires au rythme de l’accordéon.

Les chants des goémoniers

Aussi, le chant se faisait entendre de la part des goémoniers comme chant de travail. Beaucoup de chants et chansons plus actuelles relates de la dure vie sur les grèves du Léon.

« La complainte de goémoniers » de Denez Abernot de Plouguerneau reste un des chants emblématiques du Pays Pagan.

Dans leurs bateaux, tôt le matin
Ils mettent à nu les rochers
Leurs mains blessées par la guillotine
Leurs dos brisés par la civière

Son grand-père a fait ce travail
D’arracher le petit laminaire
Toute sa vie sur les rochers
Entre le Korrejou et Kerlouan

Comment revivre ces traditions aujourd’hui à Meneham ?

Les traditionnels Festou deiz aujourd’hui

Durant l’été, l’association Avel Deiz anime le village (presque) tous les dimanches après-midi !

L’association, fondée en 2009, a pour objectifs principaux d’animer le site de Meneham et de promouvoir la culture bretonne, en proposant des animations conviviales rassemblant toutes les générations, population locale comme touristes de passage.

Les festou deiz ont lieu en plein air sur l’aire à danser du site, avec la participation de deux groupes de musique pour chaque date. C’est à cette occasion, que se déguste le célèbre pastès (brioche locale aux fines alvéoles) 𝗰𝘂𝗶𝘁𝘀 𝗮𝘂 𝗳𝗲𝘂 𝗱𝗲 𝗯𝗼𝗶𝘀 dans le four à pain du village !

Programmation de cet été : 

fest deiz
© Tourisme Côte des Légendes

30 juin: Tam Tam et Kastarel

7 Juillet: Troadig et Tri Zen

14 Juillet: Sonnerien Plouedern et Vonnette et Yvette

21 Juillet: Kol et Ano et Deom Dei

28 Juillet: Brujun et Plijadur

4 Août: Nag Ha Drouz et Gwechall

11 Août: Bep Sort et Jammet – Abgrall

18 Août: Coadou-Benoit et Breiz Storming

25 Août: Ruz Boutou et Lariden

1er sept: Diatonik Pen Ar Bed et Keffiou

Et le 8 septembre, aura lieu le Grand Fest Deiz avec les groupes Strapad et Trébaol Cornec ainsi que des danseurs costumés du « Collectif d’enfants des cercles du Léon », ainsi que des animations comme les jeux bretons avec l’association « C’hoari killioù » et des démonstrations de tressage de cordes avec l’APPPP.

Sources de cet article :

Portraits d’artisans de Meneham

Retrouvez une série de témoignages tous les 3 mois avec un témoignage par mois !

Bienvenue dans la deuxième série de l’année consacrée aux artisans de Meneham répartis sur trois ateliers.

© Valéry Joncheray

Dans cette série consacrée aux artisans qui louent un atelier à Meneham, nous avons voulu en savoir plus sur leur travail et ce qu’ils.elles aiment dans la création, s’ils.elles pouvaient nous décrire leur journée type et surtout quel était leur rapport et appréciation du lieu. Le tout sous forme d’interview ponctuée de photographies.

Témoignage n°2 : Yvon Pennors et Éric Sachet de l’atelier 4

Nous continuons notre tour des ateliers de Meneham avec les interviews d‘Yvon Pennors et Éric Sachet :

Yvon Pennors

Pouvez-vous nous expliquer votre travail et pourquoi ce choix ?

Quand je suis arrivé ici, j’ai commencé par présenter quelques peintures figuratives ainsi que des dessins et des linogravures que je faisais à l’atelier et aussi des reproductions et des posters que j’avais déjà réalisé auparavant.

Et puis petit à petit, je me suis surtout consacré à la fabrication de bijoux, boucles d’oreilles, bracelets, colliers, bagues etc. et aussi des mobiles, des suspensions diverses…


Pour ce qui est de mes bijoux ou mobiles, ils sont entièrement conçus au fil, où tout est tourné ou torsadé avec des pinces, et ils sont montés sur des pierres, des nacres ou des perles diverses. Le tout est réalisé à la main.

Qu’est-ce qui vous plaît dans l’artisanat-la création ?

À l’origine j’ai une formation de sculpteur sur bois et je dessine aussi depuis l’enfance. Ce que j’aime dans l’art ou l’artisanat c’est déjà cette indépendance dans mon travail.

C’est aussi et surtout ce côté manuel, créatif et imaginatif, cette recherche de la forme et de la construction et aussi bien-sûr le plaisir de la création et de la réalisation. 

Quel est votre rapport avec le site de Meneham / Qu’appréciez-vous ici ?

Pour ce qui est de Meneham, ma famille étant du coin, j’ai toujours plus ou moins connu cet endroit. Quand j’étais enfant, pendant les vacances mes parents nous emmenaient par ici – à la grève, et parfois j’accompagnais mon père, qui lui allait jouer aux boules devant le ”bistrot Guillerm” pendant que nous, on crapahutait sur les rochers ou on allait se baigner.

On allait aussi parfois à de petites fêtes locales et j’ai dû aller à un ou deux Fest noz, et si je me souviens bien les groupes y jouaient encore sur une charrette. Ensuite quand le lieu a été déserté, j’aimais venir me balader dans les ruines du village encore pleines de vie et d’histoire !   

J’apprécie beaucoup cet endroit, pour son charme, son espace, sa tranquillité qui je dirais, de jour comme de nuit, dégage pour moi, quelque chose de fort, de magnétique et de particulier, d’attachant et de reposant avec en plus ces grèves et cette côte ”sauvage” qui s’étale et se découpe en contre bas, sur l’horizon. 


Éric Sachet

Pouvez-vous nous expliquer votre travail et pourquoi ce choix

Je suis fabricant de bougies parfumées et créateur d’objets de décorations en béton. En plus de créer des bougies « traditionnelles », je recycle de la vaisselle ancienne (tasses, verres, saucières, pots divers…) que je chine dans les dépôts vente, brocantes et autre recycleries des alentours, dans lesquels je coule de la cire, créant ainsi des bougies originales.

Mes bougies sont en cire de soja naturelle et mes parfums viennent de Grasse. Je fabrique également des objets originaux autour de la bougie, tels que des tasses que je monte sur des pieds de verres, des diffuseurs de parfum d’ambiance, des fondants…

Par ailleurs je travaille le béton pour en faire des objets décoration originaux. Je fais des empreintes de feuilles dans le béton, des boules photophores, des portes savons/ vides poches suspendus, des cales-portes…

Je m’attache à créer des objets originaux avec des matières dont on ne penserai pas qu’elle puissent être utilisées pour de la décoration, ou en détournant des objets de leur premières utilisation.

Cet aspect créatif et de réflexion, m’amuse en me disant lorsque je trouve un objet ou en travaillant le béton : « qu’est-ce que je pourrais faire de ça ? »

Le nom de mon entreprise est : FIAT LUX … « Que la lumière soit », parce que que d’une étincelle, jaillit une idée.

Ce n’est pas sans rappeler non plus, que d’un phare jaillit une lumière, sur la Côte des naufrageurs.

Tout est fait localement, puisque j’habite à Kerlouan.

Qu’est-ce qui vous plaît dans l’artisanat-la création ?

Ce qui me plait c’est de chercher, d’essayer, d’échouer, de créer… Imaginer des objets.

La mise en œuvre de mes idées n’est pas toujours réalisable avec les matières que je travaille, mais « cent fois sur le métier, je remets mon ouvrage ».

Décrivez-nous une journée type ?

Une journée type pour moi, c’est la fabrication et la recherche d’idées lorsque je suis chez moi. Et lorsque je suis à Ménéham, je fais mes finitions devant les visiteurs. C’est l’aboutissement du travail accompli, la joie de présenter mes créations et le verdict des visiteurs.

Quel est votre rapport avec le site de Meneham / Qu’appréciez-vous ici ?

Ménéham est le site emblématique de la Côte des Légendes. Il s’y dégage une atmosphère de bout du monde, isolé de tout et de tous.

L’idée de faire « revivre » le hameau, afin qu’il perdure, me plaît beaucoup. Les artisans, à l’année, maintiennent une présence afin que ce lieu reste vivant.

Et recommanderiez-vous à d’autres artisans d’avoir un atelier ici ?

Régulièrement je parle autour de moi des ateliers de créateurs. Parfois même à des visiteurs qui me posent des questions sur l’organisation du site, car certains cherchent des lieux comme celui-ci.

Merci à Yvon et Éric de nous avoir fait découvrir leurs créations et leur amour pour Meneham ! ♥